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De la Sagesse...

4 Août 2010 , Rédigé par ISobel Publié dans #Plumeries

..ou de l'Illusion de la Sagesse.

 

 

 

Voilà quelques mois que je me berce de la douce illusion de m'être assagie, d'être du moins capable de réagir avec tempérance et pondération aux épreuves que la vie m'inflige. Au tout début, cette sensation était grisante et je pensais, avec autant de naïveté que de sincère soulagement être enfin armée  contre les griffes et les ronces du monde environnant. Je me souviens même en avoir ressenti une sorte de fierté, à certains moments où je m'extirpais de terrassantes fragilités avec ce qui me semblait être 'la nouvelle sagesse des ans et des expériences'.

 

Au fur et à mesure que les semaines passaient pourtant, je sentais que mes nouvelles et rassurantes certitudes sonnaient de plus en plus faux, voire à la longue tout à fait creux. Problèmes oculaires du moment obligent, je comparerais ça à la vague sensation de n'avoir plus tout à fait la même acuité visuelle que la veille sans pour autant que ce soit flagrant au point de réaliser qu'effectivement, on voit de moins en moins bien. Une sorte de gêne, bien supportée et latente que l'on néglige, dont on s'époussette comme d'une innocente miette de pain.

 

Après quelques mois pourtant, le couperet tombe: la vue a bel et bien baissé et ce que l'on croyait voir aussi parfaitement qu'au premier jour nous saute subitement aux yeux tout enrobé de brouillard et d'électricité statique.

 

Il est donc grand temps de faire un bilan, en se posant la bonne question, et cette question est:

 

Quelle est ma façon d'interagir avec le monde qui m'entoure?

 

Lorsque tout va bien, je suis et agis en fonction de tous les paramètres du moment M. Je suis la somme de mon passé, de mon environnement, de ma matière et me débrouille comme je le peux pour tendre vers le moment M+1, le moment suivant.

 

 

En revanche, lorsqu'un problème se pose, un vrai problème, un de ceux qui vont vous torturer, vous tirailler l'âme et le coeur jusqu'à ce que vous les solutionniez, en bon humain alpha que vous êtes (et que je suis), tout enorgueilli de sa valeur par la société qui l'entoure et qui se veut si ergonomique, si sur-mesure, vous allez utiliser vos expériences passées et celles des autres pour vous en sortir. Pire encore, lorsqu'un ami va solliciter votre aide, vous allez (et moi aussi) puiser dans votre vécu, dans ceux dont vous avez été témoin, pour construire un argument et lui venir en aide. Au paroxysme du pire: vous allez même, parfois sans en avoir conscience, ériger votre argument autour de structures préfabriquées qui (et c'est bien ce qui les rend si difficilement condamnables) partent de la meilleure des intentions. Celle de 'faire bien', de '(se) rendre heureux' .

 

Muselez les bons-enfants que diable! Muselez ceux (vous-même, d'autres, parfois professionnels) qui pensent vous assister, vous 'coacher' ou encore vous révéler à vous-même en vous martelant les mêmes principes sur le front qui, s'ils sont valables pour 90% des gens sur un sujet S, ne le sont pas nécessairement pour vous! Bien sûr qu'il est important de se connaître, de s'accepter, de s'aimer, de s'écouter. Bien sûr que l'on est un ami aux incontestables qualités lorsque l'on souhaite à un proche de se connaître, de s'accepter, etc etc etc...

...Mais. Et si il était au final meilleur pour vous que vous vous ignoriez, ne vous acceptiez pas, ne vous aimiez pas, ne vous écoutiez pas, juste parce que c'est votre nature? Et si la notion d'amitié et les besoins et engagements qui y sont liés consistaient dans votre cas à vous entendre dire 'écoute ma jolie, je comprends bien que tu puisses te détester. Libre à toi de penser que tu ne vaux rien. Evidemment je ne partage pas ton avis et je ferai de mon mieux pour te démontrer ce que j'avance, mais au final, ça reste ton choix, ta vision et il n'appartient qu'à toi de pouvoir la changer si elle doit l'être'.

 

 

Je me suis sentie plus sage en pensant parfois pendant ces derniers mois que mes raisonnements oeuvraient en faveur du 'bien-être'. Le mien, celui d'autrui. Mais en réalité, ils ne servaient que le 'Bien-Être' générique, celui dont on trouve la définition dans tout bon dictionnaire. Définition qui est tout aussi dangereuse pour la subjectivité, pour l'individu et à long terme pour l'Humain que l'est celle du mot 'Perfection', du mot 'Idéal' et évidemment, celle du mot 'Bonheur'. La quête de la Paix et de l'Harmonie ne doit pas et ne peut pas se faire au détriment de celle de la justesse.

 

Je me suis sentie plus sage parce que, pendant quelques mois, j'ai cru 'avoir appris de mes erreurs' et me suis servie de ces leçons pour appréhender le présent. Quelle sottise: apprendre de ses erreurs est une chose, une bonne chose, une chose capitale, c'est indispensable. Mais il faut une dose phénoménale de chance pour qu'une même soluion soit applicable à un deuxième problème, même troublant de similitude. Un antidote marche sur un virus, mais pas sur tous les virus et pas non plus sur l'évolution de ce même virus...

 

Naturellement, on se sent renforcé par l'expérience, par ce que l'on a lu, vécu, mais (et je l'avais omis jusqu'à réalise soudainement que ma 'vision' avait baissé), chaque individu et bien trop isolé, bien trop unique, bien trop foutrement complexe pour que la moindre de ses fichues anecdotes ait une autre issue que l'usage unique. Conversationnel.

 

 

 

Si l'on pouvait se baser sur les expériences passées pour solutionner les problématiques présentes, l'Humain aurait cessé dêtre un mystère et un brouillon dès la deuxième génération de terriens...

 

 

ndla. Mise en garde: usage unique, valable a priori pour l'auteur seule.

 

 

 

 

 

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