Curiosité qui s'Invite
On n'est jamais si mort que lorsque l'on oublie
Ce plaisir singulier, ce paradoxe étrange:
La douleur, crue, logée au fond de nos viscères
On n'est jamais si mort que lorsque l'on préfère
Au chaos de l'Envie cette putride fange:
La vaste toile immonde nommée Inertie.
Le confort, dragéfié, paralyse les âmes
Et le corps, engourdi, ne se convainc qu'il vit
Qu'en cherchant, obstiné, aux quatre coins du monde
Un moyen (éphémère) de combler l'ennui.
Quels que soient les obstacles et quel que soit le coût
Rien ne vaut à l'esprit plus que le mouvement:
Un tapis de Fakir, un sentier fait de braises,
La brûlure du temps, créant et tuant tout.
Une lance affûtée, au creux de l'estomac
(On l'appelle Impatience, Désir ou Besoin),
Un acide puissant que l'on use pour drap,
Irritant les sommeils et pressant le matin.
Il suffit d'une chute, d'un mot, d'un regard
Pour laisser derrière soi les poisons cotonneux,
Les assises gluantes, les passifs hagards
Qui enfoncent l'Envie dans un plasma boueux.
Car si n'est que celui qui pense,
N'est en vie que celui qui souffre.
ISobel
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